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    Refrain :

    kisa la di maloya pa gayar

    kisa la di maloya fini crévé

    kisa la di maloya na lontan nou la fini bord' sa mounoir

    oté, di pas sa !

     

    agard tantine zaza comen la ba lé content

    sa i fé magine a li dan' temps lontan

    kan li sort' bitasyon pou li alé dans son boukan

    dan' sentié li roul' rienk maloya

    oté tantine zaza jordi ti peu pi danse a li

    agard' a nou danser di a nou si sa maloya

     

    danser marmay ça mèm (danse a li !)

    rouler marmay ça mèm (roul a li !)

    pilé marmay ça mèm (pile a li !)

    vanner marmay ça mèm (vanne a li!)

    Alé ! x4

    ça mèm, Aba !

     

    tantine i di lontan la vie lété pli gayar

    voisin lété pas comme voisins zendèt

    tout lé soir zot i allume un grand feu de bois dehors

    zot i roule maloya autour de feu

    la dan la poin lé sou la point sak lé faché

    lavé point le temps pou fé un bon ladi lafé

     

    tantine i di lontan manger lavé point pou gaté

    croi pa ke zot té i tien pa dobout

    li di jordi nou nana pou mangé nana pou boire

    ki sa i sava pas la pharmacie

    tantine i di ali li la tèt avec son moman

    après la donne a li de riz avec zaricot

     

    tantine i di jordi nou veut pu marche avec un tente

    ali li la marche avek un bertel

    li di jordi nou mèm ni choisi nout robe nout soulier

    ali li lavé point le droit cozé

    oté tantine pa nou l'auteur si tout ça la changé

    agard a nou dansé dia nou si sa maloya

     

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    Benjam

    A la Réunion, le ragga dancehall ne naît peut-être pas avec Benjam, mais c'est grâce à lui que ce genre musical sera celui de toute une jeunesse.

    Les années 2000 sont celles des raggas "pimpon" et autres "frotter frotter", qui gagnent peu à peu les pistes de dance et imposent un nouveau métissage. Les Caraïbes et Antilles s'invitent au bal des ethnies réunionnaises, les déhanchés réservés aux plus souples d'entre nous également.

    Un terrain fertile, à défricher pour Benjam qui, fort de ces expériences passées, va littéralement envahir les ondes réunionnaises.

     

    Chaque époque contient son lot de tubes, de chansons cultes dansées dans un même battement. Certains se souviennent encore de Aim a nou et "In larm pou ou", d'autres évoquent volontiers Cassiya et ses inombrables succès : Marlène, Rèv nou ancêtres... "Oté, nou la danse la d'su oui !"

    Pour sa part, Benjam n'a pas a rougir de sa contribution à la musique réunionnaise, à son ouverture au monde. Il a fait entrer le ragga par la grande porte, l'a propulsé avec des airs devenus cultissimes tels qu'on les retouve dans "Consommateur" ou "Nathalie Chocolat".

     

     

     

     

     

     

    Lui qui venait d'un milieu où se pratiquait le maloya est parvenu à s'émanciper, à trouver non pas un style propre mais une approche artistique, un plan de carrière basé sur la réceptivité du public. Benjam est un artiste qui compose avec la tendance du moment : si la mode est au Kuduro alors il fera son possible pour sortir un kuduro; si la mode est au "love" inconditionnel alors, armé de ses rimes langoureuses, il se mettra à chanter " Elle veut du love ". Une instabilité critiquable, certes. Mais après 15 années de carrière, c'est bien cette absence de catégorisation, le fait de pas vouloir se positionner qui caractérise le mieux Benjam et sa musique.

     

    Toutefois, et sans parler de musique, Benjam a succombé à  une activité devenue récurrente chez les artistes réunionnais : la vente de vêtements. Futur Crew, Lindigo, Kaf Malbar et même Ousanousava (oui, même Ousanousava !) pour ne citer qu'eux font désormais apparaître systématiquement leurs marques de T-shirt dans leurs clips. L'activité musicale en devient-elle moins rentable, qu'il faudrait pour autant sacrifier son art pour 15 euros de coton ?

    Le plus étonnant n'est d'ailleurs pas là. Il est déjà aberrant que les artistes puissent penser vendre des vêtements en remplacement d'albums, même si cela a un réel succès. Benjam et sa marque "Ti Boug Kréol" n'est pas plus à blâmer qu'un autre, blâmer pour quoi d''ailleurs...

    Il est simplement dérangeant que le marketing ou la publicité déguisée, viennent s'immiscer dans une recherche artistique et la production d'oeuvre. D'autant que les slogans arborés, "974 lé la" "fier d'être kréol" n'ont qu'une signication très incertaine voire inexistante. Une Réunion en quête de repères,  croit vraiment que mettre ce genre de cris au vent sur un T-Shirt va lui permettre de mieux se connaître ? Il faut se demander ce que l'on souhaite vendre, comment et à qui. En tout cas, ce genre d'initiatives ne semblent pas rendre service à la population réunionnaise, aux "clients", mais confortent plutôt les artistes marchandeurs.

    Aparté clos (remarquez, nous aurions pu parler de l'influence négative cette fois, c'est à dire invasive des musiques afro-carribéennes, l'impact de leur représentations sur la musique réunionnaise. Donc, aparté clos) . Benjam reste et restera un artiste majeur de cette dernière décennie et aucun imprimé aussi séduisant soit-il ne pourra supplanter son mérite.

     

     

      

    sur facebook : http://www.facebook.com/benjam.kdm

    deux blogs sur Benjam : http://benjam-officiel.skyrock.com/

    http://www.benjam974.fr/presentation.php

    pour écouter une partie de sa discographie : http://www.musicme.com/Benjam/

      

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    Quadrilles créoles

    La musique réunionnaise est un savant mélange d'influences venues de toutes parts, elle est faite de rencontres improbables mais rendues nécessaires par la force des choses.

    D'une part, la société dite "blanche" s'éprend des danses de salon importées d'Europe, d'autre part certains musiciens venant de classes sociales jugées inférieures s'emparent de ses rythmes et y apportent leur savoir faire instrumental, ou rythmique.

     

    L'histoire qui aboutie à la création d'un genre purement atypique, en la qualité du quadrille créole, peut de façon générale se résumer ainsi bien que dans la pratique, on puisse penser que la conciliation des différentes variables fut plus complexe.

     

     

    Le quadrille était une façon codifiée de faire de la musique, mais surtout de danser encore très populaire à la Réunion dans les années 50 et 60, avec les nombreux orchestres en cuivres notamment, auxquels se mêlaient également banjos, accordéons , guitares... 
    Devenue désuete non seulement par l'aversion pour l'expression du folklore local, en connivence aves les styles internationaux arrivant dans les années 70 et 80, mais aussi par l'émergence du séga "moderne", synthétisant ces influences avec le socle traditionnel.

    Distinguer quadrille et séga reste toujours difficile, certains utilisent ces termes afin de désigner une seule et même danse, une seule musique, d'autres préfèrent les répartir selon des critères chronologiques ou artistiques. Quelques lumières éclairantes ne sauraient pas de trop histoire de ne pas créer d'amalgame historique et socio-culturel. Car exercer une pratique à une époque donnée porte une ou des significations constituant des indicateurs précis à propos des coutumes, des mentalités : la rigueur dans les termes est de ce fait primordiale.

     

     

    Néanmoins, il est communément admis que le séga naît d'un métissage fructueux entre pratiques afro-malgaches et pratiques françaises voire européennes. Le quadrille créole quant à lui, s'est constitué en genre à part entière mais à donc fortement contribué à la naissance du séga, tel qu'on le connaissait il y 30 ou 40 ans.

     

    un document à voir, à lire, à réfléchir. Il est de Benjamin Lagarde, doctorant (toujours ?) en anthropologie, qui apporte un regard pertinent sur l'identité réunionnaiseet son articulation au domaine musical (très vulgairement dit) :

    Télécharger « mod_article59027227_50a17ef3b9cc5.pdf »

    Un mémoire très interessant sur la musique réunionnaise : http://www.memoireonline.com/03/08/959/m_identite-spectacle-vivant-la-reunion51.html

    à propos du quadrille et de la formation des genres locaux : http://www.reunion.fr/decouvrir/art-de-vivre/le-sega.html

    un peu long mais ça vaut le coup : http://cjtm.icaap.org/content/20/v20art7.html

    idem : http://www.reunionnaisdumonde.com/spip.php?article1684

    http://www.potomitan.info/reinion/sega.php

    http://www.outremer.com/RU/RU_art_folklore/RU-le-sega.html

    il y a toujours des informations à débusquer ! : http://lab.chass.utoronto.ca/rescentre/french/docs/danses.htm

    http://www.jplours.fr/lareunion_musique.htm

    http://alloyab.chez.com/page2.html

     

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     TelkelEmmené par Christophe Payet et Elodie Lauret, Telkel s'annonce être une des bonnes surprises de cette année 2012.

    Avec la production pléthorique de CDs à la Réunion malgré la crise du disque, cet album vaut bien de s'arrêter un moment.

    Loin de la chaleur des fêtes de familles, des liesses collectives et de la "faya mania", Telkel offre une respiration à laquelle on n'était plus habitué. "Prends un asseoir" ou " assiz a vou", et écoutez.

     


    Les chansons défilent et, sans y prendre garde, se tisse autour de vous un cocon, mue d'affection et de menu chagrin mais constamment présent. Dans cet écrin de douceurs sans condescendance ni platitude, les notes se balancent toutes enfantines qu'elles sont, animées par une innocente confiance. Ecouter cet album c'est entrer dans une intimité presque commune et de ce fait, inviolable.

    Rien d'abrupt. La frustation disparait aux accords conjugés du féminim et du masculin se déclarant fidélité éternelle, au seuil d'une case en bardeaux (caz bardo) elle aussi préservée des malveillances du temps, des hommes.

     

     

     

     
    Sakouyé

    Que ce soit de romances, de ballades folk ou de chansons françaises, le créole est omniprésent et adapté avec modernité au registre de Telkel. L'écoute est limpide, la volonté de fragilité y est perceptible aussi bien dans la musique que dans les thèmes. Quelquefois de la voix et guitare, émerge une sonorité familière en la personne du roulèr. Néanmoins, son avatar sur cet album n'est autre que cette caisse de bois nommée " cajon " (avec l'accent sur le "o"), en vogue ces dernières années. C'est peut-être le seul moment où Telkel n'est plus tout à fait tel qu'il devrait être ( et encore, comment devrait-il être ? ).

     

     

    Leurs univers véhicule une sorte de naturel étudié, soigné de ses superficialités, laissé indépendant d'un héritage réunionnais évoqué sans bradissement de fanion. Là n'est pas le propos. Les réminiscences de guinguettes viennent parachever ce premier album qui reste une belle réussite. Un livret agrémenté de photographies, des paroles ne peut qu'être un délicieux présent pour l'auditeur en devenir ou, pourquoi pas, en vue d'une déclaration d'amour !

     

     
    Po ou

     

    des photos du groupe. Profitez-en pour découvrir le travail de cette photographe : http://www.amypunkyphotography.com/Blog/2011/telkel-groupe-musique-ile-de-la-reunion/

    http://www.amypunkyphotography.com/Blog/2011/elodie-et-christophe-seance-portraits-ile-de-la-reunion/

    sur Myspace : http://www.myspace.com/telkel974

    sur facebook : http://www.facebook.com/pages/TelKel/124249210953798?ref=ts&fref=ts

    leur site : http://www.telkel.re/TelKel/Bienvenue.html

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    Alambik

     " i monte i monte l'effet le rhum " ! Les thèmes de prédilections du groupe sont inévitablement liés à l'alcool, la distillerie et les traditions qui en découlent. Alambik nous proposent de prendre de la hauteur, d'aller à la découverte de ces paysans, de ces planteurs au mode de vie si particulier. Leur quotidien n'est pas qu'une longue suite de beuveries entre mâles endurcies occupés à combler leur solitude. Les chansons du groupe sont autant de scènes ouvertes, de spectacles familiers où les chamailleries n'ont de motif que l'excès de boisson, où la tradition se tient bon gré mal gré dans la composition d'une tizane ou le temps d'un bal.

     

     

    Pourquoi Alambik ? Préférée à un de ces néologismes tendances investiguant l'ingéniosité de toutes les combinaisons possibles, afin de se démarquer et de marquer toujours plus intensément son territoire, la simplicité de cet engin, sa rusticité et sa symbolique décrivent parfaitement les ambitions de cette poignées. de musiciens. L'on ne sait s'il sont réellement artistes ou travailleurs lambda, là est tout le charme de leur démarche. La vérité suinte de part et d'autre de leurs compositions, comme le résultat spontané d'une maturation acquise par l'épreuve.

     

     

     

     

     

     

     

    pour écouter : http://www.deezer.com/fr/artist/358189

    pour acheter : http://www.cdrun.re/index.php?page=shop.product_details&category_id=9&flypage=flypage-ask.tpl&product_id=22&option=com_virtuemart&Itemid=41

    pour contacter (on sait jamais ! ) : http://www.runmuzik.fr/observation/muzikannuaire/studios/studio-alambik.html

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