• Musiques Jordui !

    Et oui ! La musique comme toute autre forme d'art vivra tant que les hommes la feront vivre  ! Même si l'époque du séga roulé et des " li tourné " s'éloigne de plus en plus malheureusement , la musique réunionnaise a et continue d'évoluer vers des formes plus modernes , toujours dans un metissage plus complexe et poussé , que l'on appréciera chacun selon notre subjectivité ! tan ke la Réunion lé la !

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    Nawar

    Nawar c'est, en créole réunionnais, l'expression de l'incertain dans l'attente d'en savoir davantage. "On va voir, on verra " sous-etendu ce qui est susceptible de se produire, mais aussi "Nawar sa in ote jour "; on y réfléchira plus tard, quand viendra le moment opportun.

    Du haut de La Salette à Saint-Leu, c'est surêment dans ce flou caractéristique des aventures ambitieuses et nouvelles que Nawar (le groupe), s'est lancé dans le grand bain musical réunionnais avec une foi courageuse. Bien leur en a pris car, depuis 2003 et un baptême réussi, le groupe a perennisé favorablement son activité dans ce paysage bleu lagon et partout ailleurs. Un horizon sans nuages, presque opaque d'une douce lumière s'ouvre à eux.

     

     

     

    Du séga contemporain parfois teinté de seggea, c'est une musique aux saveurs purement locales que propose Nawar. La production inspire cette chaleur artisanale, cette authenticité faite d'humilité qui gagne les réunions de famille, les petits comité décompléxés où la danse mise sur la bonne volonté.

     

      

    Pas aussi formaté que la plupart des artistes du circuit, qui ne chantent que l'amour gagné, l'amour repris, l'amour déchu ou l'amour au soleil; la formation saint-leusienne aborde des problématiques socio-économiques (Mon patron) ou simplement de moeurs (Mariaz) dans le positionnement qui est le sien : celui de témoin et de colporteur. Le leader Patrick INSUFFO et ses quatre dalons n'usent pas d'effets de séduction à tire larigot, ne sont pas accoutrés comme des vazas du séga (lunettes de soleil, jolies métisses et voitures de luxe en fond), ce ne sont que des passionnés, des vrais. Avec eux l'amateurisme amoureux prend les commandes, la chanson réaliste retrouve ses lettres de noblesses.

     

     

    Un groupe avec une réelle identité, voilà ce qu'il nous manquait. Sans vouloir préjuger, le critère associatif a sans doute quelque influence sur l'approche de Nawar, sa conception de la musique. Ce petit rien qui lui donne un goût de macatia chaud, l'ardeur des jeux de cartes entre hommes sur le gazon, le déhanchement conjugué du séga et des reins, audacieux, fertile. "Nawar  le reste talèr ", mais pour le moment "na apréci toujours ".

     

     

     

     

    sur facebook : http://www.facebook.com/pages/NAWAR/215544115128658

    sur Myspace : http://www.myspace.com/groupe-nawar

     

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    5 commentaires
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    Benjam

    A la Réunion, le ragga dancehall ne naît peut-être pas avec Benjam, mais c'est grâce à lui que ce genre musical sera celui de toute une jeunesse.

    Les années 2000 sont celles des raggas "pimpon" et autres "frotter frotter", qui gagnent peu à peu les pistes de dance et imposent un nouveau métissage. Les Caraïbes et Antilles s'invitent au bal des ethnies réunionnaises, les déhanchés réservés aux plus souples d'entre nous également.

    Un terrain fertile, à défricher pour Benjam qui, fort de ces expériences passées, va littéralement envahir les ondes réunionnaises.

     

    Chaque époque contient son lot de tubes, de chansons cultes dansées dans un même battement. Certains se souviennent encore de Aim a nou et "In larm pou ou", d'autres évoquent volontiers Cassiya et ses inombrables succès : Marlène, Rèv nou ancêtres... "Oté, nou la danse la d'su oui !"

    Pour sa part, Benjam n'a pas a rougir de sa contribution à la musique réunionnaise, à son ouverture au monde. Il a fait entrer le ragga par la grande porte, l'a propulsé avec des airs devenus cultissimes tels qu'on les retouve dans "Consommateur" ou "Nathalie Chocolat".

     

     

     

     

     

     

    Lui qui venait d'un milieu où se pratiquait le maloya est parvenu à s'émanciper, à trouver non pas un style propre mais une approche artistique, un plan de carrière basé sur la réceptivité du public. Benjam est un artiste qui compose avec la tendance du moment : si la mode est au Kuduro alors il fera son possible pour sortir un kuduro; si la mode est au "love" inconditionnel alors, armé de ses rimes langoureuses, il se mettra à chanter " Elle veut du love ". Une instabilité critiquable, certes. Mais après 15 années de carrière, c'est bien cette absence de catégorisation, le fait de pas vouloir se positionner qui caractérise le mieux Benjam et sa musique.

     

    Toutefois, et sans parler de musique, Benjam a succombé à  une activité devenue récurrente chez les artistes réunionnais : la vente de vêtements. Futur Crew, Lindigo, Kaf Malbar et même Ousanousava (oui, même Ousanousava !) pour ne citer qu'eux font désormais apparaître systématiquement leurs marques de T-shirt dans leurs clips. L'activité musicale en devient-elle moins rentable, qu'il faudrait pour autant sacrifier son art pour 15 euros de coton ?

    Le plus étonnant n'est d'ailleurs pas là. Il est déjà aberrant que les artistes puissent penser vendre des vêtements en remplacement d'albums, même si cela a un réel succès. Benjam et sa marque "Ti Boug Kréol" n'est pas plus à blâmer qu'un autre, blâmer pour quoi d''ailleurs...

    Il est simplement dérangeant que le marketing ou la publicité déguisée, viennent s'immiscer dans une recherche artistique et la production d'oeuvre. D'autant que les slogans arborés, "974 lé la" "fier d'être kréol" n'ont qu'une signication très incertaine voire inexistante. Une Réunion en quête de repères,  croit vraiment que mettre ce genre de cris au vent sur un T-Shirt va lui permettre de mieux se connaître ? Il faut se demander ce que l'on souhaite vendre, comment et à qui. En tout cas, ce genre d'initiatives ne semblent pas rendre service à la population réunionnaise, aux "clients", mais confortent plutôt les artistes marchandeurs.

    Aparté clos (remarquez, nous aurions pu parler de l'influence négative cette fois, c'est à dire invasive des musiques afro-carribéennes, l'impact de leur représentations sur la musique réunionnaise. Donc, aparté clos) . Benjam reste et restera un artiste majeur de cette dernière décennie et aucun imprimé aussi séduisant soit-il ne pourra supplanter son mérite.

     

     

      

    sur facebook : http://www.facebook.com/benjam.kdm

    deux blogs sur Benjam : http://benjam-officiel.skyrock.com/

    http://www.benjam974.fr/presentation.php

    pour écouter une partie de sa discographie : http://www.musicme.com/Benjam/

      

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