• Les Princes de Roche-Bois

     

     

    Il est des royaumes inconnus, où l'homme n'a que trop peu sondé l'horizon. Il est des princes nobles, dont le règne ne s'est pas bâti en creusant les sillons mesquins du pouvoir...Leurs titres, ils le doivent à l'appel du destin, au cri hâtif de la Providence , à leurs mains et bras tendus, guident improvistes de ce qui allait devenir l'étendard d'une communauté en péril.
    Qui ne sait pourquoi et dans quel sens agir... leurs voix se sont seulement élevées du marasme social, se sont faites entendre du quartier défavorisé de Roche-Bois aux quatre coins de l'île Maurice ! Les mythes ont déserté nos conversations pour de plus pragmatiques préoccupations, l'économie, le confort et la quête du bonheur absolu et suprême semblent régir l'ordre de nos journées. Sachons reconnaitre les légendes qui équilibrent nos esprits et qui vivent encore à travers la multitude de ce que nous sommes. Car enfin, si la musique a enfanté des coeurs vertueux, elle a su également les reprendre aux mortels, dans l'incertitude de cette effrayant faculté : Intronisé l'être auprès de l'Être.

    Un artiste est passeur, nomade. Il voyage avec nous par son verbe, vers un après qu'il n'appréhende encore qu'avec timidité. Il nous lègue de son savoir, de son émotion et de son sentiment et pourtant, n'exige que peu de nous, très peu...Il désire seulement, dans son don total, nous attacher à lui éternellement grâce à sa qualité de musicien ou de conteur. Cependant, certaines fois l'histoire rattrape l'oeuvre pour la transcender et la vivifier. Sans plus de romance, entre drame et gloire, les "Princes de Roche-Bois" ( dénomination surtout honorifique, en guise d'hommage posthume ) ne sont ni plus ni moins que vous et moi; saluons leur mémoire comme on se souvient d'un frère, comme on pleure une soeur...

     

     

    Berger Agathe

      

     

     http://ilemauricekaya.free.fr/oly_k/pr34lexpressbergeragathe1.htm

     

     

    D'origine rodriguaise, enfant de Roche-Bois, Berger Agathe fait partie des témoins, des acteurs du mouvement rastafari à Maurice. De l'idole jamaïcaine au mentor et comparse de quartier, l'image de cette étoile du seggae, si elle perd parfois en autonomie, se trouve magnifiée de reférences aussi prestigieuses. Prestigieuse n'est pas à prendre ici au sens d'idéal inatteignable, d'image statique à laquelle on devrait la lubie d'un culte ,ou on ne sait quoi de mystico-divin...Ce qui importe dans cette notion de grandeur, c'est à la fois l'universalité, sa capacité à grouper une masse de gens, mais aussi sa personnalité. C'est l'expression d'un vécu, où l'on se sait isolé et aidé; une fois que la détresse est partagée (parce qu'elle est d'abord partagée concrètement, par les conditions matérielles d'existence de chacun, puis livrée comme un poème désabusé...), elle semble moins pesante. Sans crier victoire, ou vociférer la perdition d'un système dangereux pour ses concitoyens même, consolons nous avec joie, avec espoir, des jeunes pousses que ce Dread Man a inspiré.  

     

     http://membres.multimania.fr/starquit/kaya.htm

     

     

     

     

    Gerard Bacorilal

      

     

     

      

     

     Plus qu'une simple mode, avec lui le seggae persiste et signe !  On peut supposer, que c'est à partir de ce moment que le métissage d'influences insulaires, va devenir le mode de pensée, le langage musical privilégié des artistes mauriciens. D'autre part, Gerard Bacorilal ne déroge à la règle : il a compris que pour installer une culture, une " nouvelle vision" ( Ras Natty Baby ! ), l'ancrer dans le comportement et le paysage quotidien, il fallait garder une direction définitivement ferme. C'est pourquoi, engagé dans la lutte au "bien-être ensemble", et, en dépit de son addiction néfaste aux drogues dites "dures", ses encouragement répétés à la paix, à la compréhension ne sont pas restés vains. La voix d'un artiste est faite pour être entendue, si tel est son but. Pour ceux d'entre vous qui se sentent vidés, ou abusés par l'ignorance planante qui nous absorbe, souvenez vous qu'une réponse est toujours possible, si elle est honnête:  "Dire moi Papa"!, assouvi mon manque par tes paroles rassurantes.  C'est un peu ce qu'a fait Gerard Bacorilal avec nous, c'est un peu, dans la vérité de l'intention, ce qu'on a de mieux a offrir à notre prochain.  

     

     

    http://ilemauricekaya.free.fr/oly_k/pr13gerardbacorilalparcharles.htm

     

     

     

     

    Pour conclure avec cet article, qu'il ait été condescendant ou non, juste ou non, il est nécessaire de rappeler que ces Princes, tous issus du même quartier, sont le fruit de la passion ( presque de la Passion, pourquoi pas! ) de Kaya, lui même originaire de Roche-Bois. Aussi, si on a mis ces quelques portraits en exergue, il ne faudrait sous aucun prétexte oublier les nombreuses figures, représentants du mouvement seggae et rastafari, qui ont jalonné et pour beaucoup, jalonnent encore l'histoire musicale mauricenne. Longue vie à eux !

     

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